CHAMPIONNAT  DU  MONDE
 
Jacky Durand promu capitaine

Le Mayennais, en très grande forme actuellement, sera l'un des hommes de base de l'équipe de France dimanche au championnat du monde d'Agrigente. 
Pour la septième fois de sa carrière, alors qu'il n'est professionnel que depuis six ans (mais il avait débuté sur ce circuit avec l'équipe de France amateur), Jacky Durand a épinglé un dossard au départ du Grand prix Ouest-France à Plouay. Oh, il ne fut pas l'un des grands animateurs de la course, mais il est volontiers excusé, car il a suffisamment montré, sur d'autres terrains, qu'il tenait la grande forme, la plus belle condition de sa carrière même, admet-il sans détour“ J'étais habitué aux grandes victoires, et voilà que je commence à en gagner des petites ",  è

plaisante-t-il en référence aux deux étapes du Tour du Limousin qu'il s'est mis dans la poche la semaine dernière. Mais il n'y a pas vraiment de petites victoires car toutes les courses sont prisées et disputées à fond. Seulement, j’ai eu des opportunités, et surtout, la condition pour les exploiter, dans une course où, les autres années, j'avais du mal à suivre. Sur les routes du Limousin, où il a élu domicile, il a remporté le classement des... grimpeurs, et s'est échappé quatre jours de suite. .”Et celui où j'étais le plus fort, le 3°, je n'ai pas gagné...“. Ses deux victoires, il   les a acquises au terme d'échappées de 160 et 200 km. A la « Dudu », comme on dit dans le peloton pro. Et quand on sait à quel point c'est difficile de prendre des 
libertés en course en portant un maillot de champion national, on situe mieux l'ampleur de son exploit. Jacky ne voulait pas d'un voyage en avion à Zurich où il aurait été obligé de gagner sa sélection. « De toutes façons, explique-t-il, j'avais dit qu'en dépit de mon titre de champion de France, je n'irais au championnat du monde que si j'étais très bien. Sur un circuit dur comme celui d'Agrigente, si on n'est pas à 100 % de ses moyens, ce n'est pas la peine de prendre le départ. Alors, je n'ai rien laissé au hasard. » Il a même agi en grand professionnel. "Ma maladie et mon abandon au Tour m'ont permis de récupérer, ajoute-t-il. Cela dit l'an dernier, je l'avais terminé et cela ne m'avait pas empêché de marcher au championnat du monde." La difficulté pour un porteur du maillot bleu-blanc-rouge est de composer un emploi du temps compatible avec la préparation et le récupération nécessaire avant d'aborder la course à l'arc-en-ciel. Néanmoins, Jacky a disputé seize critériums, mais il a rallongé les distances en s'entraînant et a eu l'intelligence de s'assurer, à ses frais, les services d'un soigneur : le Polonais Bob Matejak qui travaille avec l'équipe Castorama. Il conduisait la voiture et me massait tous les jours, raconte l'homme de Ballots. A la fin, lui était  fatigué, moi, non. “ Jacky Durand est fin prêt pour le Mondial.  “Et je connais le circuit pour l'avoir emprunté plusieurs fois à la Semaine sicilienne, mais en février avec 5 kilos de trop, dans des conditions différentes. Là, il y aura la chaleur en plus. Ce sera dur, mais ce n'est pas Sallanches quand même (NDLR: le circuit où Bernard Hinault, dernier champion du monde français, s'était imposé). Je n'y vais pas avec une ambition personnelle très forte, plutôt celle de faire un très bon boulot d'équipier, comme l'an passé. Et je vais faire la liaison entre les jeunes et les anciens, les Casto et les non-Casto, vu que je m'entends bien avec tout le monde “. Vendredi matin, Jacky Durand s'envolera pour la Sicile en qualité de capitaine de route de l'équipe de France. Et cela faisait bien longtemps que le maillot bleu-blanc-rouge n'avait pas été aussi bien porté.
                                                                                                                                                                    Ouest-France
 

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